A la mort de sa mère, le 16 janvier, 1789 La Renolière échoit alors au fils Bourasseau, Jacques-Joseph. Très instruit et dévoué, c'était un excellent orateur et un homme d'initiative. Né à la Renolière le 2 septembre 1749, il se mariera en 1774 avec Mademoiselle de Lavault. Il acheta à un de ses oncles, Joseph Poupart, une charge de Conseiller à la Chambre des Comptes de Nantes. Son esprit brillant et parfois frondeur le rendait sympathique. En 1787 il prit la défense des protestants pour faire appliquer l’Edit de Louis XVI en leur faveur, mais cela ne plut pas à tout le monde. Il fut dénoncé en justice et dut payer une amende de 100 livres.
Il représente la noblesse au district de Cholet du 15 octobre 1787 au 27 juin 1790. En 1789 il est nommé lecteur; ensuite administrateur au district du département. Mais il bouda assez vite les réunions dont le ton et l’esprit lui déplaisaient, et lorsque la Constitution Civile du Clergé en 1790 fut à l’ordre du jour, il démissionna de son poste pour mettre sa conscience en accord avec ses croyances personnelles, ne voulant pas être complice d’un schisme.
Le lendemain de la prise de Cholet le 15 mars 1793, on le chargea à Cholet de venir en aide au clergé réfractaire, et après la prise de Fontenay par les Vendéens quand fut créé le Conseil Supérieur des Armées Catholiques et Royales, Bourasseau de la Renolière y fut nommé, mais il n’y siégea pas longtemps car il ne tarda pas à s’opposer aux idées de l’Abbé Bernier, dont l’esprit d’intrigue ne cadrait pas avec la franchise du sieur de la Renolière. Pendant l’occupation de Cholet par les Bleus, son bel hôtel particulier de la Rue de Nantes fut occupé et pillé. On y installa dans une aile un magasin à fourrages pour l’armée républicaine, et dans l’autre siégea le sinistre Comité de Surveillance Révolutionnaire, qui durant presque un an enverra plus de deux cents suspects se faire condamner à mort à Angers ou à Saumur. Cependant cette occupation eut l’avantage d’épargner cet immeuble superbe des incendies de 1794.
Jacques-Joseph Bourasseau eut la chance de sauver sa vie. Il fut Conseiller Général après le 18 brumaire. Il refusa même un poste au Conseil des Cinq-Cents et il mourra dans son lit à Cholet le 2 avril 1809.
Son épouse eut moins de chance et frôla la mort de beaucoup plus près. Elle fut arrêtée et jugée (dans sa propre maison de Cholet) le 8 novembre 1793 et envoyée à la guillotine à Saumur, mais elle eut la vie sauve grâce à un homme de la Sé guinière, pourtant sinistre personnage, Pierre Mainguet premier maire de La Séguinière, qui siégeait au Comité de Surveillance. Il demanda et obtint la grâce de la citoyenne Renolière en faisant valoir qu’elle était la fille d’un patriote de 60 ans qui avait perdu un fils à Saint-Maixent sous l’uniforme des Bleus. En fait Mainguet voulait surtout remercier Madame Bourasseau d’avoir caché sa femme pendant deux jours entre le 18 et le 19 octobre aussitôt après la grande bataille de Cholet.
Madame Bourasseau de la Renolière mourra à 91 ans en novembre 1843.