En 1809, Charles Foyer est nommé curé de Torfou. Il arrive dans une contrée ravagée par la
Révolution. Proche d’une population dont il a partagé les luttes, il constate l’ignorance et la misère.
Un désir l’habite, désir partagé par des jeunes filles du pays « Faire quelque chose pour la gloire de Dieu ». Ainsi naît, en 1821, la Congrégation des Sœurs de Sainte-Marie de
Torfou « pour soigner les pauvres malades et élever chrétiennement les jeunes filles ».
Alors que la première classe de garçons est ouverte dans une maison inoccupée en 1820, il faudra attendre 1850 pour penser à la création d’une école de fille, et 1861 pour avoir un local convenable. Jusque là l’école de fille n’est qu’un balbutiement. Le 8 août 1858, Mlle Marie Raimbeau institutrice libre est reconnue institutrice communale par l’inspecteur, appuyée par le conseil municipal.
En septembre 1865, l’Abbé Legros, Curé de La Séguinière demande à Mère Saint Paul, des religieuses pour diriger son école. L’année suivante, le prêtre décédait . L’abbé Gaignard, son successeur, après neuf ans de ministère pastoral eut la consolation de voir ses vœux exaucés.
En 1875 , mademoiselle Raimbeau l’institutrice du village est mise à la retraite et est remplacée par des institutrices de la Congrégation de Sainte Marie de Torfou .
La municipalité de l’époque, se chargea de l’installation des religieuses. Les classes devant s’ouvrir vers la mi-septembre, les sœurs Saint Berckmans, sainte Louise et Marie de l’Incarnation destinées pour cet établissement y furent conduite le 7 de ce même mois par la Sœur Saint Augustin. Elles furent accueillies avec la plus grande bienveillance et avec enthousiasme par les habitants de La Séguinière.
En 1900 les écoles ayant été laïcisées par décision ministérielle les sœurs ont vu la fermeture de l’école de filles de La Séguinière (rue du manoir). Toutefois, leur détermination à maintenir l’éducation des jeunes filles à la Séguinière et le soutien du curé de l’époque M. Réthoré à fait que l’école à pu se poursuivre. Les Sœurs de Torfou ainsi que de généreux donateurs dont la Comtesse de Piolant pourtant réputée comme d’abord difficile, firent construire à leurs frais une école privée (rue de la grande fontaine) que vint bénir l’évêque d’Angers Monseigneur Rumeau le 3 février 1901. L’éducation des filles peut se poursuivre.
En 1906, l’école des soeurs est à nouveau remise en cause. Celle-ci ne déroge pas à la circulaire de Clémenceau concernant la laïcité de l’enseignement (31 août 1906) concernant l’attribution des biens publics aux établissements ecclésiastiques. Une enquête est diligentées mais sans toutefois inquiéter le nouvel établissement scolaire des sœurs de Torfou.
En 1942 les soldats allemands sont à La Séguinière. Ils délogent les sœurs, occupent l’école Notre-Dame et y installent du matériel, des véhicules et la troupe. La persévérance des sœurs trouve une solution dans le partage avec l’école publique (3 jours les uns, 3 jours les autres), puis l’installation des sœurs dans l’école publique des garçons (rue du manoir). Les 2 classes de garçons seront répartis l’une dans le grand salon de «la Renolière» appartenant à M. de Ternay, l’autre dans la belle salle du «Pavillon» de Monsieur Gaillard. Les sœurs ont une fois de plus maintenu l’éducation des jeunes filles à la Séguinière.
Après 142 ans de présence au service de l’éducation et de la vie de la paroisse, les sœurs de Torfou ont quitté La Séguinière. Le 10 septembre 2017, Monsieur Boisneau, maire de La Séguinière et conseiller départemental, remerciait chaleureusement la communauté religieuse de la Congrégation de Sainte Marie de Torfou pour toutes ces années passées à la transmission du savoir aux enfants de la Séguinière.